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3ème EMC / La citoyenneté française et européenne

ÉDUCATION MORALE ET CIVIQUE

Thème 1 : la République et la citoyenneté


Leçon n°  2 : La citoyenneté française et européenne

PROBLÉMATIQUE : Qu’est-ce qu’être citoyen en France et dans l’Union européenne ? 

Diaporama : ici.

A. Des droits politiques pour les citoyens français

1. Pour être citoyen français, il faut être majeur et avoir la nationalité française. Celle-ci est acquise par le droit du sang ou le droit du sol, par le mariage ou la naturalisation.

2. Seuls les citoyens français sont électeurs et éligibles à toutes les élections. Le droit de vote est le résultat d’une conquête. Les hommes l’ont obtenu en 1848, et les femmes, après un long combat, l’ont obtenu en 1944.

3. Voter est un droit. C’est aussi un devoir civique, qui doit être exercé afin de faire vivre la démocratie. En revanche, les droits civils [droit au respect de la vie privée, d’aller et venir, de s’exprimer] et les droits sociaux [droit de faire grève, de former des syndicats, droit à l’instruction, à la protection de la santé] ne sont pas réservés aux seuls citoyens français : les étrangers en disposent aussi.

4. Ces droits sont limités par des obligations [respecter la loi, payer l’impôt…]. Le citoyen doit faire preuve de civilité, de civisme et de solidarité.

B. Le droit à la citoyenneté européenne

1. Pour être citoyen européen, il faut avoir la nationalité d’un des États membres de l’Union européenne. La citoyenneté européenne se superpose à la citoyenneté nationale. Les Français sont donc aussi des citoyens européens.

2. Tous les citoyens européens ont le droit de participer aux élections du Parlement européen. Ils ont aussi la liberté de circulation sur le territoire des pays de l’Union européenne. Les citoyens européens étrangers résidant en France peuvent participer aux élections municipales.

VOCABULAIRE

Association : Groupement de personnes qui s’unissent pour mener une action commune sans chercher à faire de profit.

Citoyenneté :  La citoyenneté organise une société qui repose sur l’idée de l’égale dignité de tous les êtres humains qui la composent, la communauté des citoyens. Égaux devant la loi, ceux-ci détiennent la souveraineté politique en élisant leurs gouvernants. Les citoyens et leurs élus sont unis par des droits et des devoirs réciproques, dont le respect garantit la démocratie.

Civisme : Avoir conscience de ses devoirs envers la société.

Civilité : Respect à l’égard des autres personnes et des lieux.

Droits politiques : Droit de participer à la vie politique de son pays, par le droit d’être électeur et éligible.

Étranger : Personne qui n’a pas la nationalité de l’État dans lequel elle vit.

Nationalité : Toute personne a une nationalité à la naissance qui la rattache officiellement à un État.

Syndicat : Association qui défend les intérêts professionnels de ses adhérents. son représentant dans l’entreprise est le délégué syndical.


Ressources :

  • Pour réviser la citoyenneté française et la citoyenneté européenne (vidéo).
  • Pour réviser : un quiz sur la citoyenneté.

3ème Histoire / 3.3 La société française des années 1950 aux années 1980

Thème 3 : Françaises et Français dans une République repensée

PROBLÉMATIQUE DU THÈME : Comment une République renouvelée fait-elle face aux transformations de la société française depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1980 ?

Diaporama du thème : ici.

Une activité de groupe pour traiter le thème.


Ressources :

Mai 1968

  • Chanson : Street Fighting Man, Rolling stones. Ce titre des Rolling Stones n’est certainement pas un appel à la révolution, d’ailleurs le groupe s’est toujours gardé de toute forme de militantisme. Cela dit, les Stones se font ici l’écho de l’agitation de la jeunesse du monde entier. En effet, « le temps est venu de se battre » dans de nombreuses régions du monde.
  • Chanson : Grève illimitée, Dominique Grange.

Dominique Grange revient ici sur le gigantesque mouvement de grève qui paralyse le pays à partir de la mi-mai. Une grande journée de grève générale a lieu le 13 mai. Le lendemain, les 2000 ouvriers de Sud-Aviation (Saint-Nazaire) occupent leur usine et séquestrent leur patron. Progressivement, les occupations d’usines se multiplient dans toute la France: à l’usine Renault de Cléon le 15, le 16 à Renault-Billancourt.

La grève fait tâche d’huile en essaimant par établissement et par proximité géographique. Elle s’étend à toutes les branches d’industries, mais aussi aux commerces, aux banques et compagnies d’assurances, à l’enseignement, aux hôpitaux, préfectures, mairies et même à l’Office de radio-télévision française (ORTF)… La paralysie des chemins de fer est effective le 17 mai, puis c’est le tour des transports urbains. Progressivement, le pays est totalement paralysé. L’essence manque, les magasins ne sont plus ravitaillés, les écoles sont fermées, le téléphone est coupé. Au 17 mai 1968, on compte quelque 200 000 grévistes. La contestation ne cesse de s’étendre. On enregistre 8 millions de grévistes le 22 mai, 9 millions le 25.

Début juin, le mouvement prend fin : les ouvriers reprennent le travail, le mouvement étudiant s’essouffle, tandis que les organisations gauchistes se trouvent dans l’œil du cyclone gouvernemental.

  • Chanson : Mai 1968, Maxime Leforestier.
  • Chanson : La faute à Nanterre, Evariste (1969).
  • Chanson : La Révolution, Evariste (1969).
  • Chanson : À bas l’État policier, Dominique Grange.
  • Chanson : Paris mai, Nougaro. Claude Nougaro écrit ce morceau quelques semaines après la fin du mouvement social qui secoue la France en mai-juin 1968. La musique est signée Eddy Louis. Le superbe texte de Nougaro n’incite pas à la rébellion, mais porte un regard poétique sur l’immédiat après-mai et ses désillusions.

Immigration

  • Documentaire (France 2) : Histoire d’une nation (épisode 4).

Crise et chômage de masse

  • Chanson : Il ne rentre pas ce soir, Eddy Mitchell.
  • Chanson : Les restos du coeur.

En 1978, Eddy Mitchell compose une chanson qui raconte la dégringolade d’un de ces cadres supérieurs soudainement licencié de son entreprise.

Jusqu’aux années 90, le chômage est vécu comme une tragédie par ceux qui en sont frappés. D’autant qu’il ne se limite pas uniquement aux ouvriers mais se met à toucher toutes les classes de la société, y compris les cadres et les dirigeants qui malgré leur position éminente dans l’entreprise ne sont pas à l’abri d’être « dans la charrette » du prochain plan de restructuration ou du rachat soudain de leur boite par un concurrent. La charrette, un terme qui renvoie à ces condamnés à la guillotine que l’on amenait ainsi vers l’échafaud pendant la Révolution. Un mot qui rend bien l’ambiance d’angoisse qui règne dans les entreprises de l’époque. Pour le chômeur, le licenciement est vécu comme un drame, un échec personnel qui fait de lui un déclassé.

III. La société française des années 1950 aux années 1980.

PROBLÉMATIQUE : Quelles sont les transformations de la société française dans la seconde moitié du XXème siècle ?

Ce que je dois connaître/savoir faire à l’issue de cette partie :

✸ Raconter l’émancipation progressive des femmes.

✸ Décrire comment les immigrés ont progressivement revendiqué des droits.

✸ Expliquer les transformations de la vie des Françaises et des Français dans les années 1950-1980.


A. La France du baby-boom

1. Une croissance démographique inédite

Entamée pendant la guerre, la croissance démographique s’accélère. La forte natalité traduit l’optimisme en l’avenir et s’accompagne d’un net recul de la mortalité, notamment infantile : c’est le « baby-boom ».

Mais, à partir de 1965, la baisse de la fécondité et l’augmentation de l’espérance de vie entraînent un vieillissement de la population française.

2. L’immigration en hausse

L’appel massif à une main-d’œuvre immigrée, venue d’Europe du Sud et de plus en plus du Maghreb et d’Afrique sub-saharienne, contribue pour un tiers à cette augmentation de population.

L’arrivée de ces travailleurs étrangers, couplée à un fort exode rural, révèle le manque criant de logements : les bidonvilles se multiplient. Pour répondre à ce problème, l’État lance des programmes de construction d’habitations à loyer modéré [HLM].

Cependant, face à la crise économique, le gouvernement décide de fermer les frontières aux immigrés de travail en 1974. Les immigrés sont contraints de choisir entre le retour au pays ou l’installation définitive. Pour faciliter leur intégration, le droit au regroupement familial est reconnu en 1976.

B. De la croissance à la dépression économique

1. Les mutations de la population active

Pendant les Trente Glorieuses, la population active augmente et se transforme : baisse du nombre de paysans, augmentation de celui des ouvriers. De plus en plus de gens, en particulier les femmes, travaillent dans les bureaux.

2. La dépression économique

Dans une France qui vit à l’heure de la mondialisation, la crise économique des années 1970 a de fortes répercussions. Le nombre d’ouvriers baisse, des industries ferment leurs portes.

Le nombre de chômeurs augmente nettement à partir de 1975. Au sein des entreprises, les conflits sociaux deviennent plus difficiles et vifs. Face à la montée de la pauvreté, qui touche en particulier les femmes, les jeunes et les immigrés, le gouvernement crée en 1988 le RMI.

C. Une société en mouvement

1. Les contestations de la jeunesse

La génération du baby-boom est la première à accéder massivement aux études supérieures. Confrontée à un modèle familial fondé sur l’autorité du père, hostile au pouvoir gaulliste, cette jeunesse réclame plus de liberté et descend dans la rue en mai et juin 1968. En 1974, l’abaissement de la majorité électorale à 18 ans permet aux jeunes de s’exprimer davantage politiquement.

2. Les combats pour les droits des femmes

Les femmes, à travers le féminisme, revendiquent le droit à l’autonomie. Face au conservatisme social et religieux, beaucoup se mobilisent pour le droit à la contraception et à l’avortement. En 1967, la loi Neuwirth autorise l’accès à la contraception, mais celle-ci n’est entièrement autorisée qu’à partir de 1974. En 1975, la loi Veil légalise l’avortement [IVG].

Si le taux d’activité des femmes, et leur niveau de qualification, n’a cessé d’augmenter depuis les années 1960, les discriminations dans le monde du travail restent fortes. La loi Roudy est adoptée en 1983 pour lutter contre les inégalités salariales et professionnelles.

VOCABULAIRE

Baby-boom :  Période de forte croissance de la natalité dans les pays occidentaux pendant les années 1950-1960 [en France : 1945-1965].

Bidonville : Ensemble d’habitations précaires situé en périphérie d’une ville. On en dénombre 255 en France en 1966.

Chômeur : Personne sans emploi, à la recherche d’un emploi et disponible pour travailler.

Dépression économique : Longue période de ralentissement et d’instabilité de la croissance économique.

Étranger : Personne qui n’a pas la nationalité de l’État dans lequel elle réside,
même si elle est née dans ce pays.

État providence : Moyens par lequel l’État protège les personnes contre les risques liés à la maladie,à la précarité, à la vieillesse. 

Féminisme : Mouvement social, courant d’idées et luttes cherchant à promouvoir les droits des femmes dans la société.

Immigré : Personne née dans un pays différent de celui dans lequel elle s’est installée.

Intégration : Processus d’insertion des immigrés dans la société d’accueil, de participation à la vie sociale et civique.

Population active : Ensemble des personnes qui exercent ou recherchent un emploi.

RMI : Revenu minimum d’insertion, instauré en 1988, qui garantit les ressources minimales aux personnes à faibles revenus.

Solde migratoire : Différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année.

Taux de chômage : Proportion de chômeurs rapportée à la population active totale.

Trente Glorieuses : Expression qui désigne la période de forte croissance économique que connaissent les pays occidentaux entre 1945 et 1975.