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3ème Histoire / 3.3 La société française des années 1950 aux années 1980

Thème 3 : Françaises et Français dans une République repensée

PROBLÉMATIQUE DU THÈME : Comment une République renouvelée fait-elle face aux transformations de la société française depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1980 ?

Diaporama du thème : ici.

Une activité de groupe pour traiter le thème.


Ressources :

Mai 1968

  • Chanson : Street Fighting Man, Rolling stones. Ce titre des Rolling Stones n’est certainement pas un appel à la révolution, d’ailleurs le groupe s’est toujours gardé de toute forme de militantisme. Cela dit, les Stones se font ici l’écho de l’agitation de la jeunesse du monde entier. En effet, « le temps est venu de se battre » dans de nombreuses régions du monde.
  • Chanson : Grève illimitée, Dominique Grange.

Dominique Grange revient ici sur le gigantesque mouvement de grève qui paralyse le pays à partir de la mi-mai. Une grande journée de grève générale a lieu le 13 mai. Le lendemain, les 2000 ouvriers de Sud-Aviation (Saint-Nazaire) occupent leur usine et séquestrent leur patron. Progressivement, les occupations d’usines se multiplient dans toute la France: à l’usine Renault de Cléon le 15, le 16 à Renault-Billancourt.

La grève fait tâche d’huile en essaimant par établissement et par proximité géographique. Elle s’étend à toutes les branches d’industries, mais aussi aux commerces, aux banques et compagnies d’assurances, à l’enseignement, aux hôpitaux, préfectures, mairies et même à l’Office de radio-télévision française (ORTF)… La paralysie des chemins de fer est effective le 17 mai, puis c’est le tour des transports urbains. Progressivement, le pays est totalement paralysé. L’essence manque, les magasins ne sont plus ravitaillés, les écoles sont fermées, le téléphone est coupé. Au 17 mai 1968, on compte quelque 200 000 grévistes. La contestation ne cesse de s’étendre. On enregistre 8 millions de grévistes le 22 mai, 9 millions le 25.

Début juin, le mouvement prend fin : les ouvriers reprennent le travail, le mouvement étudiant s’essouffle, tandis que les organisations gauchistes se trouvent dans l’œil du cyclone gouvernemental.

  • Chanson : Mai 1968, Maxime Leforestier.
  • Chanson : La faute à Nanterre, Evariste (1969).
  • Chanson : La Révolution, Evariste (1969).
  • Chanson : À bas l’État policier, Dominique Grange.
  • Chanson : Paris mai, Nougaro. Claude Nougaro écrit ce morceau quelques semaines après la fin du mouvement social qui secoue la France en mai-juin 1968. La musique est signée Eddy Louis. Le superbe texte de Nougaro n’incite pas à la rébellion, mais porte un regard poétique sur l’immédiat après-mai et ses désillusions.

Immigration

  • Documentaire (France 2) : Histoire d’une nation (épisode 4).

Crise et chômage de masse

  • Chanson : Il ne rentre pas ce soir, Eddy Mitchell.
  • Chanson : Les restos du coeur.

En 1978, Eddy Mitchell compose une chanson qui raconte la dégringolade d’un de ces cadres supérieurs soudainement licencié de son entreprise.

Jusqu’aux années 90, le chômage est vécu comme une tragédie par ceux qui en sont frappés. D’autant qu’il ne se limite pas uniquement aux ouvriers mais se met à toucher toutes les classes de la société, y compris les cadres et les dirigeants qui malgré leur position éminente dans l’entreprise ne sont pas à l’abri d’être « dans la charrette » du prochain plan de restructuration ou du rachat soudain de leur boite par un concurrent. La charrette, un terme qui renvoie à ces condamnés à la guillotine que l’on amenait ainsi vers l’échafaud pendant la Révolution. Un mot qui rend bien l’ambiance d’angoisse qui règne dans les entreprises de l’époque. Pour le chômeur, le licenciement est vécu comme un drame, un échec personnel qui fait de lui un déclassé.

III. La société française des années 1950 aux années 1980.

PROBLÉMATIQUE : Quelles sont les transformations de la société française dans la seconde moitié du XXème siècle ?

Ce que je dois connaître/savoir faire à l’issue de cette partie :

✸ Raconter l’émancipation progressive des femmes.

✸ Décrire comment les immigrés ont progressivement revendiqué des droits.

✸ Expliquer les transformations de la vie des Françaises et des Français dans les années 1950-1980.


A. La France du baby-boom

1. Une croissance démographique inédite

Entamée pendant la guerre, la croissance démographique s’accélère. La forte natalité traduit l’optimisme en l’avenir et s’accompagne d’un net recul de la mortalité, notamment infantile : c’est le « baby-boom ».

Mais, à partir de 1965, la baisse de la fécondité et l’augmentation de l’espérance de vie entraînent un vieillissement de la population française.

2. L’immigration en hausse

L’appel massif à une main-d’œuvre immigrée, venue d’Europe du Sud et de plus en plus du Maghreb et d’Afrique sub-saharienne, contribue pour un tiers à cette augmentation de population.

L’arrivée de ces travailleurs étrangers, couplée à un fort exode rural, révèle le manque criant de logements : les bidonvilles se multiplient. Pour répondre à ce problème, l’État lance des programmes de construction d’habitations à loyer modéré [HLM].

Cependant, face à la crise économique, le gouvernement décide de fermer les frontières aux immigrés de travail en 1974. Les immigrés sont contraints de choisir entre le retour au pays ou l’installation définitive. Pour faciliter leur intégration, le droit au regroupement familial est reconnu en 1976.

B. De la croissance à la dépression économique

1. Les mutations de la population active

Pendant les Trente Glorieuses, la population active augmente et se transforme : baisse du nombre de paysans, augmentation de celui des ouvriers. De plus en plus de gens, en particulier les femmes, travaillent dans les bureaux.

2. La dépression économique

Dans une France qui vit à l’heure de la mondialisation, la crise économique des années 1970 a de fortes répercussions. Le nombre d’ouvriers baisse, des industries ferment leurs portes.

Le nombre de chômeurs augmente nettement à partir de 1975. Au sein des entreprises, les conflits sociaux deviennent plus difficiles et vifs. Face à la montée de la pauvreté, qui touche en particulier les femmes, les jeunes et les immigrés, le gouvernement crée en 1988 le RMI.

C. Une société en mouvement

1. Les contestations de la jeunesse

La génération du baby-boom est la première à accéder massivement aux études supérieures. Confrontée à un modèle familial fondé sur l’autorité du père, hostile au pouvoir gaulliste, cette jeunesse réclame plus de liberté et descend dans la rue en mai et juin 1968. En 1974, l’abaissement de la majorité électorale à 18 ans permet aux jeunes de s’exprimer davantage politiquement.

2. Les combats pour les droits des femmes

Les femmes, à travers le féminisme, revendiquent le droit à l’autonomie. Face au conservatisme social et religieux, beaucoup se mobilisent pour le droit à la contraception et à l’avortement. En 1967, la loi Neuwirth autorise l’accès à la contraception, mais celle-ci n’est entièrement autorisée qu’à partir de 1974. En 1975, la loi Veil légalise l’avortement [IVG].

Si le taux d’activité des femmes, et leur niveau de qualification, n’a cessé d’augmenter depuis les années 1960, les discriminations dans le monde du travail restent fortes. La loi Roudy est adoptée en 1983 pour lutter contre les inégalités salariales et professionnelles.

VOCABULAIRE

Baby-boom :  Période de forte croissance de la natalité dans les pays occidentaux pendant les années 1950-1960 [en France : 1945-1965].

Bidonville : Ensemble d’habitations précaires situé en périphérie d’une ville. On en dénombre 255 en France en 1966.

Chômeur : Personne sans emploi, à la recherche d’un emploi et disponible pour travailler.

Dépression économique : Longue période de ralentissement et d’instabilité de la croissance économique.

Étranger : Personne qui n’a pas la nationalité de l’État dans lequel elle réside,
même si elle est née dans ce pays.

État providence : Moyens par lequel l’État protège les personnes contre les risques liés à la maladie,à la précarité, à la vieillesse. 

Féminisme : Mouvement social, courant d’idées et luttes cherchant à promouvoir les droits des femmes dans la société.

Immigré : Personne née dans un pays différent de celui dans lequel elle s’est installée.

Intégration : Processus d’insertion des immigrés dans la société d’accueil, de participation à la vie sociale et civique.

Population active : Ensemble des personnes qui exercent ou recherchent un emploi.

RMI : Revenu minimum d’insertion, instauré en 1988, qui garantit les ressources minimales aux personnes à faibles revenus.

Solde migratoire : Différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année.

Taux de chômage : Proportion de chômeurs rapportée à la population active totale.

Trente Glorieuses : Expression qui désigne la période de forte croissance économique que connaissent les pays occidentaux entre 1945 et 1975.

4ème Géo / 1.2 L’inégale intégration des métropoles à la mondialisation

Thème 1 : L’urbanisation du monde

PROBLÉMATIQUE DU THÈME :  En quoi les différentes formes de l’urbanisation – à travers ses espaces et ses paysages –  sont-elles révélatrices de la mondialisation et des inégalités qu’elle engendre ?


II. L’inégale intégration des métropoles à la mondialisation

PROBLÉMATIQUE :  Comment les villes s’intègrent-elles à la mondialisation ?

Compétences travaillées :

  • Extraire des informations pertinentes, les classer, les hiérarchiser ;
  • Pratiquer différents langages ;
  • Se repérer dans l’espace
  • Interpréter une image, notamment un paysage urbain.
  • Décrire et expliquer un phénomène géographique.

Ce que je dois connaître/savoir faire à l’issue de cette partie :

✸ Localiser et situer les principales métropoles mondiales sur une carte.

✸ Expliquer comment les métropoles mondiales sont connectées entre elles et aux réseaux de la mondialisation.

✸ Décrire l’inégale intégration des territoires à la mondialisation comment les métropoles mondiales sont connectées entre elles et aux réseaux de la mondialisation.


Vocabulaire

Mondialisation : Mise en relation des différentes parties du monde sous l’effet des échanges (échanges humains, marchands, financiers, et échanges d’informations).

Réseau : Ensemble constitué de lieux centraux (les pôles) et les axes qui le relient (axes de communication et de transports, liens Internet). Y circulent des marchandises, des capitaux, des informations et des hommes.

Connecter : Relier différents quartiers, différentes villes, par des réseaux de transport et de communication.

Firme transnationale : Entreprise dont les activités sont implantées dans de nombreux pays. Son siège social est généralement implanté dans son pays d’origine.

Ville connectée : ville bien intégrée aux réseaux de la mondialisation. Plus une ville est connectée, plus son poids et son influence sont importants à l’échelle mondiale.

Ville mondiale : Ville qui concentre des fonctions économiques, culturelles, et politiques. Une ville mondiale est un centre majeur de la mondialisation.

Hub : Plate-forme aérienne, portuaire ou ferroviaire vers laquelle se concentre le trafic de passagers ou de marchandises avant d’être redistribué.


Visionner la vidéo : Renaissance de Detroit 


A. Des villes au cœur des échanges mondialisés

Les métropoles mondiales sont de grandes villes qui exercent des fonctions de commandement politique, économique, culturel à l’échelle mondiale. Ces villes sont très bien connectées aux réseaux de la mondialisation : elles concentrent les flux commerciaux et financiers (bourses, sièges d’entreprises et de firmes transnationales, investissements étrangers). Les grandes métropoles sont des pôles économiques majeurs dont le poids est mesuré par le PUB (produit urbain brut).

Elles sont également au cœur de flux humains (immigration et tourisme) grâce à leurs nombreuses infrastructures de transport (aéroports, ports, gares). Elles dominent les échanges culturels. Ce sont des villes cosmopolites.

Leur rayonnement international attire parfois des organismes internationaux comme l’UNESCO à Paris.

Cœur des activités culturelles, les grandes métropoles abritent les plus grands musées du monde (MOMA à New York) ; les modes vestimentaires, musicales ou artistiques y naissent.

Leur puissance et leur image les rendent de plus en plus attractives : les populations s’y installent en nombre et les activités s’y développent rapidement, renforçant ainsi leur puissance. C’est le phénomène de métropolisation.

Firmes transnationales : Grande entreprise qui réalise son activité à l’échelle mondiale, en étant présente dans plusieurs États (au moins 5 en plus de celui dont elle est originaire).
Métropole : Grande ville concentrant population, activités et richesses. Elles exercent des fonctions de commandement politique, économique ou culturel à différentes échelles, y compris à l’échelle mondiale.
Métropole mondiale : Grande ville qui joue un rôle important dans la mondialisation. Les métropoles mondiales concentrent les flux de la mondialisation. 

Métropolisation : Processus de concentration des populations et des activités de haut niveau dans et autour des plus grandes villes.

Mondialisation : Mise en relation des territoires par la multiplication des flux et des échanges entre certaines parties du monde.

Les métropoles mondiales sont à la tête d’un réseau hiérarchisé de villes. Elles échangent principalement entre elles. Elles forment un « archipel métropolitain mondial », c’est-à-dire un ensemble de villes, bien reliées entre elles et qui assurent l’essentiel des activités de la mondialisation. Leurs relations sont fondées sur les échanges de marchandises, de capitaux et d’informations.

Pour les plus importantes d’entre elles, ces villes s’ancrent dans de véritables régions urbaines, appelées mégalopoles : le corridor urbain entre Tokyo et Osaka, toute la côte Est des États-Unis de Boston à Washington sont des mégalopoles. 

Mégalopole : Région urbaine où plusieurs villes sont très connectées entre elles.

Produit urbain brut : Valeur de l’ensemble des richesses produites en un an par une ville.

Réseau : Ensemble des flux ou des liens qui relient des lieux ou des personnes.

En résumé :

✸ Des villes qui concentrent les flux de la mondialisation.

✸Des villes attractives et cosmopolites.

B. Des villes inégalement connectées à la mondialisation

Cette organisation du monde reflète ses inégalités. Les principales métropoles se situent principalement dans les pays développés et émergents.

La mondialisation met en concurrence les villes entre elles. Il devient primordial pour une métropole d’accueillir tel événement culturel ou sportif planétaire et d’être relié aux grandes routes commerciales.

Les autres métropoles sont moins bien intégrées aux réseaux de la mondialisation. Certaines villes sont même à l’écart des flux de la mondialisation.

Les villes des pays moins avancés (PMA) ou des pays en développement (PED) ont des difficultés pour se connecter aux réseaux d’échanges mondiaux. Ces villes ont pour la plupart un rayonnement faible à l’échelle mondiale.

Les villes en crise (shrinking cities) sont confrontées à de nombreuses difficultés économiques et sociales (chômage, violence). C’est le cas de villes comme Detroit, Baltimore aux Etats-Unis, Leipzig en Allemagne.

Dans les pays développés, certaines villes, comme Detroit aux États-Unis, rétrécissent ou entrent en décroissance : après une crise de prospérité, elles connaissent un phénomène de rétrécissement urbain sur le plan démographique (perte de population), économique (perte d’activités, de fonctions, de revenus et d’emplois) et sur le plan social (développement de la pauvreté urbaine, du chômage, de l’insécurité).

Cependant une ville en déclin n’en reste pas moins insérée dans la mondialisation. elle peut d’ailleurs se redynamiser en développant des activités plus compétitives, et en améliorant son image grâce à d’ambitieux projets de rénovation urbaine.

Ville en crise (ou Shrinking city, « ville rétrécissante ») : Ville qui  connaît un phénomène de « rétrécissement » dû au déclin démographique, économique, et social.

Les inégalités engendrées par la mondialisation se lisent aussi à l’échelle de la ville entre quartiers riches et quartiers pauvres. Les inégalités socio-spatiales sont très fortes dans toutes les métropoles.

Inégalités sociospatiales : Différences de richesse et de condition de vie qui s’inscrivent dans l’espace.

En résumé…

✸ Des villes moins bien connectées, à l’écart des flux de la mondialisation.

✸Des villes marginalisées ou en crise.

✸ Des inégalités sociospatiales.


Ressources de préparation :

  • Sur Géoconfluences, les Shrinking cities.
  • Article : Détroit archétype des Shrinking cities ? (blog La veille autrement)
  • Article : Detroit, la ville qui rétrécit (Telerama).
  • Article : Détroit, réenchanter la ville par le cinéma (Citadiavision).
  • Article : Les villes en déclin (études de cas en Allemagne).
  • Article : Les « villes rétrécissantes » en Allemagne (Géocarrefour).
  • Article : Les « Shrinking cities », une chance pour la ville de demain ? (cairn.info)

À utiliser en classe :

  • Article : « Shrinking cities : the rise and fall of global urban populations – mapped » (The Guardian).